Conséquences d’un contexte réglementaire, environnemental et sociétal qui évolue depuis une vingtaine d’année, des logiciels se sont développés et sont aujourd’hui communément employés par les agriculteurs pour gérer leur exploitation.
Quel est l’usage actuel de ces logiciels? Pour quelles raisons sont-ils utilisés? Y a t il des différences entre les filières?
Cette étude s’est déroulée entre juillet et octobre 2017. Plusieurs approches ont été menées de front, car l’estimation d’un usage réel des outils de gestion technico-économique d’exploitation est complexe sur plusieurs niveaux:
- Définition: les outils de gestion d’exploitation sont souvent associés aux logiciels de traçabilité, celle-ci n’est en fait que l’un des moyens de gérer son exploitation.
- Périmètre: si certains outils sont spécialisés, d’autres sont généraliste (par exemple, logiciels de comptabilité). L’étude s’est limitée aux logiciels adaptés aux spécificités des filières agricole.
- Usages: un agriculteur équipé d’un logiciel de gestion d’exploitation ne signifie par forcément qu’il l’utilise dans les faits. Par exemple, ce peut-être son conseiller ou une personne dédiée qui s’en occupe à sa place. Il peut même ne pas l’utiliser du tout (directement ou indirectement) mais tout de même avoir un compte. D’autre part, en parallèle des fournisseurs classiques des logiciels, un agriculteur peut utiliser un logiciel maison (Excel, Access, voire un logiciel personnel).
Ainsi, il est difficile d’avoir une information précise sur les niveaux d’usages de ces logiciels. Cependant, on peut avoir une estimation des principales tendances en croisant plusieurs sources:
Bibliographie
- Une veille sur les forums agriculteurs pour analyser les principaux besoins en terme de gestion d’exploitation, ainsi que les principaux logiciels mentionnés. Cela a permi de construire une première typologie d’usages.
- Un état de l’art des solutions existantes, par filière et par types d’usages, pour gérer les exploitations agricoles. Une soixantaine d’outils ont ainsi été répertoriés.
Rencontres
- Des rencontres ou échanges avec quelques fournisseurs de ces solutions. Des échanges ont été réalisés avec la Chambre d’agriculture, Ekylibre, Isagri, Ixarys et SMAG. Cela a permis d’estimer un nombre d’exploitations agricoles abonnées à des logiciels en France, ainsi que d’affiner les typologies d’usages par filières.
- Du côté des coopératives, une analyse des rapports d’activités disponibles de coopératives et des échanges directs ont donné une estimation du nombre d’agriculteurs actifs (utilisant le logiciel directement ou via une prestation). Ce nombre est extrêmement variable selon le type de structure (taille, localisation, dynamique d’entreprise, filière)
Enquêtes
- Auprès d’agriculteurs « connectés » : une enquête a été diffusée par la France Agricole sur les usages des logiciels de traçabilité: typologies d’usages et filières concernées.
- Le point de vue des conseillers: deux enquêtes réalisées par l’Observatoire auprès des conseillers Viticoles (130 conseillers – voir le dossier) et Grandes cultures (132 conseillers – publication au printemps 2018) ont permis d’estimer, d’après leurs techniciens, les usages de ces logiciels en terme de fréquence.
- Les agriculteurs: en été 2017, des étudiants agronomes de Bordeaux Sciences Agro et Montpellier SupAgro ont effectué des stages en exploitation. Cela a été l’occasion d’échanger avec leurs maîtres de stages sur le sujet de la gestion technico-économique des petites exploitations agricoles. 50 étudiants ont partagé leur expérience avec l’Observatoire sous forme de questionnaire en ligne.
Cartographie de l’échantillon d’exploitations agricole interrogées par les étudiants
Les résultats de ces différentes approches ont été synthétisées dans cet état des lieux. N’hésitez pas à nous faire part de toute remarque ou complément d’information.