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mars 10, 2023Utiliser la photogrammétrie pour calculer une densité apparente de sol
mars 13, 2023Ce 9 novembre 2022, lors de la COP27 à Charm el-Cheik en Égypte, l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore a dévoilé le fruit du travail de la coalition Climate TRACE : une cartographie des sites les plus polluants du monde. Une nouveauté ! En effet, à ce jour, on savait estimer la quantité globale des émissions globales, mais il n’était pas encore possible de localiser d’où elles venaient.
Climate TRACE (Tracking Real-Time Atmospheric Carbon Emissions) est une coalition à but non lucratif, fondée en 2020 et regroupant Al Gore et neuf organisations ou entreprises, et de nombreux contributeurs. Leur mission est de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, et notamment à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
C’est là que la fameuse carte intervient. Cet outil est accessible gratuitement et par tous depuis leur site internet. Il est le résultat d’analyses portant sur les données de 300 satellites et 11000 capteurs terrestres, aériens et maritimes, ainsi que des données publiques et commerciales. Pour cela, Climate TRACE entraîne un modèle de machine learning à détecter des différences ou des data patterns dans les images satellites pour calculer les émissions de 72612 sources individuelles, qu’elles soient fixes, comme des usines, ou bien mobiles, comme des cargos.
Pour le moment, les données sont annuelles, voire mensuelles pour certaines sources, l’objectif pour 2023 étant d’augmenter la fréquence de mise à jour voire de produire des résultats en temps réel. Vous pouvez trouver toutes les données ainsi que les méthodologies d’analyse et calcul par secteur sur le site de Climate TRACE. Les données sont filtrables par année, région, pays, secteur d’activité.
Les résultats sont très parlants. Les 500 premières sources les plus polluantes, soit moins d’1 % de l’inventaire, représentent à elles-seules 14 % des émissions mondiales en 2021 : cela appuie le fait qu’une part importante des émissions provient de très peu de sources. Par exemple, une scierie en Corée émet plus de gaz à effet de serre en un an qu’un pays tel que la Bosnie. D’autre part, on remarque la prédominance des sources liées à l’exploitation des ressources fossiles parmi les sites les plus polluants, avec 26 des 50 premiers sites liés au pétrole et au gaz. Climate TRACE estime d’ailleurs que les émissions réelles de ces derniers sont trois fois supérieures à celles déclarées. L’initiative entend alors éliminer cette possibilité de “tricherie” avec son outil indépendant et transparent.
Climate TRACE exprime sa volonté “d’accompagner les pays et entreprises désirant atteindre la décarbonation” : avec ces données libres d’accès et d’un niveau de détail élevé, chaque pays pourrait calculer précisément ses émissions, détecter ses secteurs d’activité et ses sites les plus polluants et donc agir efficacement pour réduire ses émissions, et ce même pour les pays pauvres et/ou dépourvus de technologie pour réaliser les mesures lui-même.
En conclusion, pour que cette carte, ses données et résultats soient réellement utiles, encore faut-il que les dirigeants y prêtent attention et les utilisent pour établir des politiques d’action concrètes et efficaces. Affaire à suivre…
Sources :
https://climatetrace.org/news/more-than-70000-of-the-highest-emitting-greenhouse-gas
https://sciencepost.fr/carte-montre-sites-les-plus-polluants-au-monde/
https://www.greenmatters.com/weather-and-global-warming/climate-trace-al-gore