Le smartphone… Ce petit objet qui est dans toutes les mains n’a plus besoin de démontrer son utilité chez les particuliers comme les professionnels ! Et pourtant, il continue d’épater. Dernière innovation dans le monde de l’agriculture, la « Picture-based insurance » (PBI).

Développé par l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), le PBI s’adresse à des petites exploitations agricoles isolées pour lesquelles il est plus difficile d’avoir un système d’assurance fiable. Ce dispositif permet de pérenniser l’agriculture, en particulier face aux épisodes climatiques extrêmes rendus plus fréquents par le dérèglement climatique, des sécheresses aux épisodes de pluies extrêmes.

Actuellement testé en Éthiopie, en Inde et au Kenya, il se base sur la complémentarité de l’utilisation d’images satellitaires qui donnent des vues globales d’épisodes climatiques avec des photos de la culture à différents stades de croissance prises avec un smartphone. Ceci permet de pallier la problématique d’échelle qui ne permet pas de résultats fiables avec l’utilisation seule de la télédétection et permet par exemple de voir l’impact de pluies extrêmes.

Ces tests et cette nouvelle manière de voir l’assurance soulèvent un certain nombre de problématiques et de limites auxquelles les chercheurs de l’IFPRI ont tenté de répondre. Le premier aspect se base sur le pilier technique de la solution : est ce qu’il est possible d’avoir assez de photos et d’une assez bonne qualité pour que des agronomes les expertisent, et est-ce que les résultats sont bien corrélés au rendement et à la qualité de la récolte ? Les résultats sont positifs pour l’aspect technique. De plus la faisabilité économique parait bonne également, car les agriculteurs semblent prêts à payer plus pour le PBI que pour le « Weather-based index » qui s’appuie uniquement sur l’imagerie satellitaire. Ces résultats indiquent donc que le PBI serait une solution efficace pour donner à des petites exploitations isolées l’accès à une assurance récolte.

Cependant quelques points de vigilance subsistent. Les principaux étant, d’une part le fait de consolider le modèle économique et de proposer une variété de produits d’assurance, et d’autre part le fait d’adresser l’accessibilité des smartphones. Certes, leur accès se démocratise, mais il reste limité, surtout pour les individus les plus pauvres qui sont aussi les plus vulnérables aux risques pour leurs cultures.

Pour en savoir plus sur le projet : https://www.ifpri.org/project/PBInsurance