Une communication effectuée en Juillet dernier au congrés international d’agriculture de précision a fait le point sur cette question en apportant des résultats quantitatifs issus de sondages effectués auprès d’un pannel d’exploitations agricoles dans 4 pays : Brésil, Argentine, Chili et Uruguay. Ce type d’approche est souvent biaisée et peut conduire à une surestimation de l’adoption des outils numérique puisque les répondants à ce type de sondage (envoyés par email) sont plutôt concernés et plutôt issus de grosses structures de production. Malgré ce biais, l’étude conduite par un consortium de chercheurs issus de 5 pays, a le mérite de produire des ordres de grandeur d’adoption du numérique en Amérique du Sud et de mettre en évidence certaines disparités entre les pays.

Pour la plupart des pays étudiés, le niveau d’adoption des outils et services numériques semble similaire à ce qui est observé aux Etats-unis et en Australie (et en Europe dans une moindre mesure) (cf. figure mise en avant). A l’exception du Chili, les technologies numériques les plus adoptées sont, dans l’ordre, l’auto-guidage par GNSS, les outils de cartographie (il n’est pécisé s’il s’agit de cartes de rendement, de cartes des sols, etc.), les applications mobiles professionnelles ainsi que la télédétection. Les technologies les moins utilisées sont les objects connectés, l’application modulée d’intrants, la coupure de tronçon et les plateformes digitales (on peut penser qu’il s’agit de logiciels de traçabilité et/ou de gestion technique mais l’article reste flou sur cette définition).

Cette étude met en évidence une forte disparité entre le Chili d’une part et le Brésil et l’Argentine d’autre part. L’Uruguay occupant une position intermédiaire. Les outils et services numériques étant significativement plus adoptés en Argentine et au Brésil. Ce résultat s’explique certainement par des différences de production entre ces pays et la structure des exploitations agricoles qui en résulte. Le Chili étant plus spécialisé sur des cultures à haute valeur ajoutée (vigne, arboriculture, maraîchage, etc. ) et l’Uruguay étant plus spécialisé sur la production bovine extensive alors que les grandes cultures (blé, soja, maïs) sont significativement plus développées en Argentine et au Brésil. En ce focalisant sur des outils numériques « classiques » l’étude a peut-être sous-estimé l’adoption du numérique au Chili et dans une moindre mesure en Uruguay. Par exemple les outils numériques dédiés à la gestion de la contrainte hydrique et au pilotage de l’irrigation ne sont pas investigués dans le sondage alors qu’ils sont trés importants (et certainement plus adopés) pour le Chili.

La communication ci-après :

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