Des images satellitaires à 15cm de résolution spatiale… Fake news ?
novembre 30, 2020L’université Laval (Québec) recherche un.e professeur dans le domaine du numérique pour l’agriculture de précision
décembre 2, 2020C’est la question que se sont posés des chercheurs italiens en médecine. Cet article scientifique qui vient d’être publié est particulièrement intéressant car au-delà des bénéfices à court terme il vise, via une expérimentation rigoureuse et ambitieuse à essayer de quantifier comment certaines technologies peuvent contribuer à la santé des agriculteurs et des conducteurs de machines sur le long terme. Le postulat de base est lié au constat que la conduite des machines agricoles et de leur vibration entraînent des troubles musculosquelettiques avérés sur le long terme. La population agricole, par le grand nombre d’heures passées à conduire des machines sur des surfaces assez chaotiques est particulièrement exposée à ce problème qui entraîne des désordres articulaires chroniques sur le moyen et le long terme. Les chercheurs italiens ont donc cherché à savoir si l’usage du guidage automatique du tracteur était susceptible de réduire ces risques. Ils ont mis en place une expérimentation au cours de laquelle ils ont sollicité 10 tractoristes pour effectuer un travail du sol. Trois modalités ont été considérées pendant l’essai : conduite normale, conduite avec dispositif de jalonnage (aide à la conduite), guidage automatique. Au cours des essais, le conducteur était monitoré : mesure de la tension musculaire de la partie supérieure, mesure de la pression exercée sur le dos et l’assiette du fauteuil (afin de vérifier la posture des conducteurs sur le siège), suivi des mouvements et des accélération de la partie supérieur (tronc, cou, tête) avec un système de caméra Kinect. Les mesures n’ont concerné que les plages de conduite rectiligne, car c’est sur cette partie du travail (généralement la plus longue) que les systèmes de guidage ou d’aide au guidage peuvent avoir un effet sur la conduite. En effet, quelle que soit l’assistance au guidage, la gestion des demi-tours (manœuvres, relevage de l’outil, etc.) est globalement la même.
Les résultats montrent que le guidage automatique se distingue nettement des deux autres modes de conduite. Bien que le travail soit plus rapide, les efforts musculaires sont considérablement réduits, le chauffeur a une assise plus stable et calée dans le fauteuil lui permettant de bénéficier de toute l’ergonomie et de la protection de ce dernier. Les auteurs concluent qu’indiscutablement, l’adoption du guidage automatique a des effets qui contribuent à réduire notablement les risques de maladies musculosquelettiques des conducteurs sur le long terme. Naturellement, il faudra attendre des études de santé à moyen et long terme et sur des cohortes importantes pour être en mesure de valider cette conclusion. Toutefois, ce travail permet dés aujourd’hui d’identifier des solutions techniques susceptibles de limiter significativement ce risque.
Référence : Romano, E.; Bisaglia, C.; Calcante, A.; Oberti, R.; Zani, A.; Vinnikov, D.; Marconi, A.; Vitale, E.; Bracci, M.; Rapisarda, V. Assessment of Comfort Variation among Different Types of Driving Agricultural Tractors: Traditional, Satellite-Assisted and Semi-Automatic. Int. J. Environ. Res. Public Health 2020, 17, 8836.