La communauté scientifique « agriculture de précision » est organisée au niveau international à travers une société savante : « l’international society of precision agriculture » (ISPA). L’ISPA regroupe plus de 500 adhérents dans le monde entiers, majoritairement des chercheurs et des enseignants chercheurs mais aussi quelques entreprises. Le rôle de l’ISPA est de patronner et fédérer un certains nombres d’actions scientifiques et techniques (dont le congrès Européen d’agriculture de précision qui s’est tenu à Montpellier en Juillet dernier), elle anime aussi des ateliers de réflexions (Think tank) autour de l’agriculture de précision et de ses enjeux. Récemment, elle a mis en place une lettre dans laquelle l’ISPA demande à des chercheurs de faire un état des lieux de l’adoption de l’agriculture de précision dans chaque pays. Ci-après,  l’état des lieux de l’AP au royaume uni.

Une enquête réalisée en 2018 sur Internet auprès de plus de 180 agriculteurs britanniques par l’Université Harper Adams (HAU) montre que les agriculteurs britanniques pratiquent largement la modulation de l’épandage d’engrais à partir de cartes de préconisation. En effet, dans cette enquête, 48 % des répondants ont indiqué qu’ils utilisaient la modulation d’engrais. Comparé aux autres enquêtes de ce type réalisées dans le monde, il semble que les agriculteurs britanniques fassent partie des principaux utilisateurs de la modulation d’engrais, en effet dans les autres pays, la pratique de la modulation dépasse rarement 20% des répondants.

Ci-après d’autres statistiques tirées de l’enquête :
– 63 % des répondants utilisent l’autoguidage GNSS (Global Navigation Satellite Systems)
– 53% ont une rampe de pulvérisation par gestion de tronçons,
– 15% utilisent des capteurs optiques embarqués pour effectuer de la modulation d’azote en ligne.
En ce qui concerne la formation à ces nouveaux outils, l’enquête indique que les agriculteurs britanniques préfèrent la formation en face à face, toutefois, ils sont prêts à utiliser des ressources en ligne si ces dernières sont disponibles et adaptées.

En moyenne, ils seraient prêts à payer £278 (~US$339) par an pour s’abonner à des ressources en ligne complétées par un chat en ligne ou une hotline. 40% sont prêts à partager leurs données agricoles en échange d’un accès à une aide technique.

Le sondage a été envoyé par courriel à des milliers d’agriculteurs figurant sur plusieurs listes d’adresses agricoles disponibles sur le marché. Cent quatre-vingt-six agriculteurs ont répondu. La taille moyenne des exploitations agricoles des répondants est de 506 ha, ce qui est nettement supérieur à la moyenne du Royaume-Uni.

Pour de plus amples informations, contact (en anglais) Eric Siqueiros à : ESiquieros@harper-adams.ac.uk