Considérations sur une robotique agricole en plein boom

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Considérations sur une robotique agricole en plein boom

Malgré le contexte viral qu’on peut qualifier de pandémique, ni les agriculteurs ni les ingénieurs n’en ont profité pour se reposer sur leurs lauriers. Les premiers confrontés à des manques de main d’œuvre ont été bien embêtés, les seconds en ont profité pour continuer à travailler sur des solutions qui éclosent aujourd’hui. Nous allons revenir ici sur quelques éléments de cet automne concernant l’évolution de la robotique agricole.

Des nouvelles du FIRA

En introduction du FIRA , salon de la robotique agricole qui cette année s’est déroulé intégralement en ligne du 8 au 10 décembre, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, a accueilli de quelques mots les participants, en les assurant de son soutien et de l’intérêt qu’il porte au domaine. Il a encouragé cette voie, vantant et félicitant les acteurs français. Cette intervention révèle l’intérêt des pouvoirs politiques envers ce domaine en pleine croissance, ce qui est un augure mitigé pour l’avenir du secteur en France.

Au cours du FIRA, entre autres multiples nouvelles créations et nombreuses mises à jour nous fut présenté le FD20, premier né du fabricant de robots Farmdroid, voué au semis et au désherbage mécanique, qui sera vendu en France par Stecomat. Cet engin, capable de gérer jusqu’à une vingtaine d’hectares, fonctionne grâce à un GPS rtk. Cela lui permet de localiser précisément la graine qu’il a implanté et de désherber précisément autour sans avoir recours à des technologies de deep learning pour la voir. Cela présente l’inconvénient que le robot présente une utilité maximale lorsqu’il effectue les deux taches, sinon, son utilité est limitée. Son autonomie augmentée par des panneaux solaires permet d’envisager de laisser le robot tourner en permanence sur les parcelles qui lui ont été attribuées, et il est rechargé par le soleil lorsque celui-ci est là.

Le choix de passer par Stecomat, spécialiste du désherbage mécanique et du travail du sol, est révélateur d’une des tendances des nouvelles technologies agricoles. Deux choix s’offrent aux entreprises qui souhaitent, après des années de recherche et développement, vendre enfin leurs robots :

  • S’engager eux-mêmes dans la propagation de la bonne parole de l’esprit-machine et s’essayer à la commercialisation, ce qui présente l’avantage de conserver la gestion des aspects de suivi de ces outils spéciaux en interne.
  • S’appuyer sur un réseau de distribution déjà établi, avec un portefeuille client aussi vaste que possible, ce qui épargne les taches spécifiques de vente et de suivi, mais impose une formation poussée avec le distributeur pour assurer un suivi compétent des outils et une remontée des informations client efficace.
Non, ce n’est pas le fils illégitime d’un deltaplane et du tricycle de votre enfance, c’est le FD20 de Farmdroid.

En plus des politiques et des industriels, les universités ne sont pas en reste, puisque la UNIVERSITAT POLITÈCNICA De VALÈNCIA (Espagne) a présenté un robot nommé VineScout, destiné à effectuer des mesures et à collecter des données dans les vignes. Les données récoltées sont principalement le NDVI et de statut hydrique. L’objectif avoué de ce petit robot est de permettre la séparation des grappes en deux qualités afin d’augmenter la qualité du vin et sa valorisation. Cette tache actuellement effectuée par des humains est longue et laborieuse, et ils sont à la recherche de partenaires pour développer et commercialiser la solution.

A propos des robots de plus en plus spécialisés…

LELY a dévoilé cet automne le premier en-fourrageur intégralement autonome, destiné à récolter l’herbe fraiche. Nommé Exos, cet outil intégralement compatible avec la gamme LELY est encore au stade de prototype, mais est révélateur d’une tendance intéressante. Après avoir développé des outils permettant de remplacer de la main d’œuvre humaine sur des taches difficiles, la robotique agricole dans l’élevage va encore plus loin en proposant des nouvelles fonctions qui exploitent au mieux la totale disponibilité du robot.

Voila les futurs legos de vos petits enfants: Exos, le robot récolte herbe fraiche de LELY.

… et de ceux qui en reviennent aux outils.

Ecorobotix a annoncé le report de la commercialisation de son robot, mais a transformé son engin en outil tracté: ARA. La juxtaposition de trois entités supposées former le corps du robot côte à côte, montées à l’arrière d’un tracteur, permet de multiplier par trois la surface couverte et par deux la vitesse de passage. Cela permet d’augmenter la potentielle surface rapidement traitable avec cette solution de pulvérisation sélective basée sur de la reconnaissance d’image. Comme Farmdroid, Ecorobotix a opté en ce qui concerne ARA pour une vente par un intermédiaire, en l’occurrence les ventes en Suisse seront réalisées par Bucher Landtechik, vendeur bien implanté sur l’ensemble du territoire.

ARA, la version outils d’AVO.

En conclusion

La liste des nouveautés et des futurs engins dévoilés depuis cette automne était bien trop longue pour trouver sa place ici, mais j’espère avoir avec ces exemples choisis illustré les différentes tendances du marché de la robotique agricole:

  • La croissance importante du marché avec l’arrivée de nombreuses machines et de début des commercialisations autres que ponctuelles.
  • L’apparition de prototypes de machines extrêmement spécialisées, qui vont au-delà du simple besoin de soulager une contrainte de travail ou se conforter à une contrainte réglementaire (aka les pesticides).
  • Les contraintes spécifiques aux robots agricoles entrainent des virages et des relocalisations. Face à ces considérations et aux obstacles techniques, certains préfèrent procéder en deux temps et mettre d’abord à l’épreuve leur technologie sur des principes plus traditionnels.

Pour ceux qui souhaitent approfondir, j’ai collaboré avec Aspexit sur une liste interactive des robots qui peut être trouvée ici: