C’est une communication effectuée à la conférence Internationale d’agriculture de précision par nos collégues de l’université Harper Adams (UK). Ils se sont intéressés à l’évaluation de l’intérêt des clôtures virtuelles pour la gestion précise du pâturage. Pour rappel, la clôture virtuelle (geofencing en anglais) est un outil d’élevage de précision qui consiste en des limites virtuelles créées grâce à des systèmes de géolocalisation par satellite (GNSS) et gérées à distance et en temps réel par une application mobile. Les animaux sont équipés de colliers à batteries capables de délivrer des signaux audio ou vibratoires, voire des chocs électriques, lorsque l’animal approche ou franchit la limite virtuelle. Cette technologie, permet de gérer le pâturage de maniére plus souple sans avoir à déplacer des clôtures physiques. Elle est apparue aux États-Unis dans les années 1980. À ce jour, des produits tels qu’eShepherd®, Halter®, Nofence® et Vence® sont disponibles dans le monde entier. Les auteurs mentionnent plus de 3 000 utilisateurs de clôtures virtuelles dans le monde, un chiffre appelé à augmenter dans les années à venir (d’aprés les auteurs).

Malgré son taux d’adoption croissant, les implications économiques et environnementales des clôtures virtuelles sont largement sous-documentées dans la litterature. Les auteurs de la communication proposent une analyse dans deux systèmes de pâturage bovins différents en Grande-Bretagne. L’analyse a porté sur des exploitations simulées pour être représentatives de deux grands type d’exploitations agricoles élevage bovin allaitant : un système de pâturage tournant plutôt intensif et un système de pâturage extensif. Les simulations ont porté sur l’utilisation de différents types de clôtures, dont le fil de fer, le fil électrique et le virtuel. Sur chaque type d’exploitation, les performances économiques, environnementales et de temps de travail des différentes méthodes de pâturage ont été comparées selon les stratégies de gestion des clôtures.

Les résultats ont montré que le scénario le plus avantageux était la clôture électrique dans les deux types d’exploitation. Le scénario de clôture électrique a généré un revenu annuel de 97 685 £ contre 85 907 £ pour le clôturage virtuel. Dans l’exploitation extensive, le pâturage tournant a généré un rendement annuel de 5 310 £ contre 1 614 £ pour le clôturage virtuel. Malgré sa moindre compétitivité économique, le clôturage virtuel présente certains avantages en termes de flexibilité du travail, d’une gestion optimale de la ressource et de la biodiversité dans les habitats reculés et de respect des normes de bien-être animal. Des améliorations liées à la collecte de données pourraient transformer le clôturage virtuel en une technologie multifonctionnelle. Par exemple, une valeur économique supplémentaire pourrait être générée si la technologie permettait aux agriculteurs de détecter certaines maladies plus rapidement qu’avec les méthodes conventionnelles. Les auteurs de l’article recommandent aux fournisseurs de clôtures virtuelles de réduire les coûts d’abonnement aux colliers et aux applications mobiles. Ils recommandent également d’améliorer la durée de vie utile des colliers et la possibilité de bénéficier de subventions gouvernementales telles que le Fonds d’investissement agricole britannique.

La communication est disponible ci-après :