C’est la question à laquelle se sont intéressés des chercheurs Néo-Zélandais de l’université de Lincoln dans un article scientifique qui vient d’être publié dans l’excellent journal computers and electronics in agriculture. Ces chercheurs ont expérimenté la prédiction de la quantité de biomasse d’une prairie avec une approche qui repose sur l’étude du comportement des animaux pâturants. La biomasse des prairies paturées est une donnée dont la connaissance à l’instant t est importante pour la gestion de la ressource dans les systèmes laitiers basés sur le pâturage. L’hypothése des chercheurs est que le comportement des animaux à la prairie peut constituer un indicateur de la biomasse présente au moment du patûrage.

L’étude a porté sur quatre groupes de 25 vaches affectées à différentes prairies sur deux périodes expérimentales de 20 jours (à la fin du printemps et à la fin de l’été). Chaque vache était équipée de cinq capteurs permettant de mesurer des paramétres liés au comportement des animaux, notamment le temps de rumination, le temps de pâturage, l’activité (marche) et le temps de repos. Ces données ont été utilisées pour construire des modèles prédictifs de la biomasse. La biomasse des prairies a été estimée à l’aide d’un herbométre à plaque préalablement étalonné. Les résultats de cette étude montre que le temps de rumination est le comportement le plus important pour prédire la biomasse présente sur la parcelle. La qualité de l’estimation reste toutefois moyenne avec un R² de 0,58 entre les indicateurs de comportement et la masse séche de fourrage (kg MS/ha). Bien qu’imprécise, cette information reste toutefois intéressante car elle peut être obtenue en quasi temps réel, elle nécessite peu d’effort de mesure puisque ce sont les animaux eux-mêmes qui constituent les indicateurs objectifs. L’approche proposée peut, dans ce contexte, présenter un intérêt pratique pour optimiser la gestion de la ressource herbe dans le cas d’un élevage paturant.