[Article Scientifique] état des lieux et perspectives des capteurs embarqués en élevage
août 24, 2021Créer de la valeur autour des solutions numériques pour l’agriculture
août 25, 2021C’est la question que se sont posés des chercheurs de l’université de Vytautas Magnus en lituanie. Cet article mérite d’être mentionné car il fait partie des rares expérimentations permettant de comparer un itinéraire conventionnel (apport d’azote uniforme) avec une modulation intra-parcellaire de l’azote sur blé de printemps et sur une période assez longue (5 ans). La durée de l’expérimentation permet de lisser les effets annuels liés aux variations climatiques. Autre spécificité de l’article, il est de se focaliser sur les aspects environnementaux (Gaz a effet de serre, impact énergétique), ce qui à ma connaissance n’a jamais été réellement proposé dans la littérature scientifique. Même si les résultats sont étroitement liés au contexte pédologique et climatique de l’expérimentation, ils offrent des références nouvelles susceptibles d’être transposables à d’autres situations.
L’étude a été conduite sur plusieurs parcelles de 22 à 10 hectares de 2014 à 2018. Chaque parcelle a fait l’objet d’un découpage en blocs avec plusieurs répétitions (cf. image mise en avant) en fertilisation conventionnelle et en modulation de l’azote. La modulation a été mise en oeuvre avec un capteur embarqué de type OptRx (AgLeader, USA). Pour chaque modalité, le rendement a été systématiquement mesuré et les intrants énergétiques directs et indirects de même que les Gaz à effet de serre (GES) émis ont été estimés sur la base des données enregistrées.
Les résultats, en moyenne sur les 5 années, montrent que le rendement obtenu est le même quelle que soit la modalité considérée. La fertilisation azotée a été réduite de 19 % dans la cas de la modalité avec modulation de l’azote ce qui entraîne une efficacité de l’engrais supérieure pour cette modalité (même rendement). L’évaluation énergétique de la modulation de la fertilisation met en évidence une réduction de 12,3 % des intrants énergétiques indirects, ce qui, comparé à la modalité conventionnelle, a entraîné une efficacité énergétique supérieures d’environ 9 %. Enfin, l’évaluation des résultats obtenus sur l’ensemble de la période d’étude montre que la modulation permet de diminuer de plus de 9 % les émissions de GES. Ces résultats moyens masquent a réalité une grande variabilité inter-annuelle liée en particulier aux conditions climatiques. Ils apportent toutefois des informations intéressantes mettant en évidence l’intérêt environnemental, sur une période conséquente, d’une meilleure gestion de l’azote grâce à l’agriculture de précision.