Ce blog met souvent en lumière l’aspect vertueux des outils numériques pour l’agriculture. Les menaces associées à une numérisation de l’agriculture y sont peu évoquées. Certaines de ces menaces sont difficiles à appréhender/objectiver tant que la numérisation de l’agriculture n’est pas massive. En effet, c’est souvent la massification de l’usage du numérique qui ouvre la porte à des dysfonctionnements, qu’ils soient volontaires (malveillants) ou involontaires (subis par les acteurs). La polémique qui a accompagné le développement de l’outils de conférence en ligne « zoom » lors du premier confinement en est un très bel exemple :  Le passage de quelques milliers d’utilisateurs de zoom a plusieurs millions a motivé des acteurs malveillants, entre autres, à exploiter les failles de cette application pour hackers certaines conférences. La massification de l’usage d’une solution ou d’une technologie les rendent logiquement plus vulnérables à des actes de malveillances car l’impact de ces actes est alors décuplé. Le FBI (federal bureau of investigation) et l’USDA (united States Department of Agriculture) ont conjointement sollicité une étude pour identifier les menaces associées à une agriculture numérique hyperconnectée. Cette étude détaillée et en anglais a été effectuée en 2018. Le document est très intéressant car il se projette dans une agriculture massivement numérisée. Il décrit de manière concrète différents scénarios « catastrophes » et leurs potentiels impacts à différentes échelles et pour différents acteurs (états, filières, agriculteurs, consommateurs, etc.). L’objectif est naturellement de se projeter pour prévenir les failles des systèmes actuels (avant leur massification) et proposer un cadre et des pratiques (parfois assez simples) pour éviter les dysfonctionnements ou du moins en limiter les impacts. Ce document mérite d’être mentionné et parcouru car il y a, à ma connaissance, peu de réflexions aussi concrètes de ce type.