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Les « raters » nouveaux metiers du big data ?

Un article de Simon Paye, sociologue de l’université de Loraine, publié dans « the conversation » fait un focus sur les petites mains des géants du web. J’ai été très surpris de voir comment nos données parfois très personnelles peuvent être mises à disposition d’inconnus répartis au quatre coins du globe pour y être analysées.

« L’utilisation intensive des algorithmes dans l’industrie du numérique semble dessiner les contours d’un modèle de création de valeur sans intervention humaine. Voilà encore de quoi fabuler allègrement sur la « fin du travail ». Mais c’est précisément lorsque le mythe du « tout automatisé » semble se concrétiser qu’il se révèle illusoire. Car les machines, même apprenantes, laissent toujours vierge un territoire de tâches et d’activités.

Les raters constituent une figure à la fois emblématique et peu connue du travailleur oeuvrant dans l’industrie de la donnée. On ne sait pas combien ils sont, encore moins qui ils sont.

Étudiants, homeworkers, femmes au foyer, précaires des cinq continents, ils travaillent indirectement pour Google, Amazon ou Microsoft. Ils s’appellent eux-mêmes human raters quand le langage plus officiel des intitulés les baptise Internet evaluators ou Internet assessors. On connaît peu les entreprises de sous-traitance qui se chargent de rémunérer leurs prestations et d’organiser une vente de travail de masse, chronométré à la seconde près. »