Appel à contribution pour la revue de l’Association Française d’Agronomie

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Appel à contribution pour la revue de l’Association Française d’Agronomie

L’Association Française d’Agronomie va sortir un numéro de sa revue « Agronomie, environnement et sociétés » sur le thème de l’agriculture numérique en juin 2018 afin de sensibiliser l’ensemble des agronomes, toutes activités confondues, aux profonds changements qui vont affecter leurs métiers.

Attention, si vous souhaitez contribuer à ce numéro, vous devez envoyer un résumé d’une demi-page avant le 10 décembre 2017.

Voici le texte de l’appel à contribution:

Agronomie et agriculture numérique : ce qui change pour les agronomes

Appel à contribution de la revue Agronomie, environnement et sociétés, Vol 8 n°1

Manifestations d’intérêt attendues pour le 10 décembre 2017

Cet appel à contribution s’inscrit dans la démarche initiée par l’Association française d’Agronomie lors de son assemblée générale du 30 mars 2017, consacrée à la thématique de l’agriculture numérique et des changements que cela engendre dans l’activité des agriculteurs et des agronomes (1). Il s’agira dans ce numéro de contribuer à éclairer dans quelle mesure la transition numérique, à l’oeuvre dans toutes les activités humaines, répond à des besoins des agriculteurs et renouvelle leurs pratiques, si elle fait évoluer l’agronomie dans ses concepts et si les nouvelles méthodes de traitement de l’information agronomique viennent modifier le champ de l’aide à la décision et du conseil agricoles.

La transformation numérique porte en elle plusieurs mutations au sein des activités agricoles ainsi que des activités de conseil et d’enseignement, et le numéro pourra traiter de ces différentes mutations et de leur impact.

La première mutation porte sur les engins agricoles et l’informatique qu’ils embarquent. De façon un peu simplificatrice, deux tendances semblent à l’oeuvre dans l’évolution du machinisme agricole :

  • d’une part une évolution du matériel classique de traction ou de récolte incorporant de plus en plus de dispositifs sophistiqués d’aide à la conduite, ou même évoluant vers des machines autonomes (sans chauffeur) mais conservant leurs principales caractéristiques actuelles (poids, source d’énergie, etc.). Cette tendance est surtout portée par les industries du machinisme qui se sont développées depuis l’après-guerre.
  • d’autre part l’apparition de robots légers requérant moins d’énergie à l’unité agricole travaillée et particulièrement adaptés aux interventions de précision, ou sur des petites surfaces (maraichages, terrasses, terrains en pente). Cette évolution est plutôt portée par de nouveaux entrants de type startup qui proposent ainsi une rupture forte avec les engins classiques.
    Dans les deux cas, l’enjeu de ces évolutions est, comme dans l’industrie, de réduire le temps humain passé à réaliser certaines tâches répétitives et/ou pénibles et à accroître l’agilité de travail, ce qui libèrerait du temps pour l’agriculteur pour observer, réfléchir, planifier, s’informer, etc.

La deuxième mutation, qui concerne autant l’une ou l’autre tendance de l’évolution des machines, est celle des capteurs et des réseaux de capteurs, issus du développement de « l’Internet des objets ». De nouvelles technologies comme les réseaux de communication à basse consommation, bas coût et longue distance permettent d’envisager un développement considérable de ces équipements.

Une troisième évolution concerne l’aide à la décision des agriculteurs. L’offre logicielle se développe et se diversifie, en intégrant et fusionnant de multiples sources de données et, parfois, en les combinant avec des modélisations mathématiques de phénomènes biologiques d’intérêt, permettant par exemple de favoriser des pratiques agroécologiques.

Dans tous les cas, ces évolutions reposent sur la collecte et le traitement d’une masse croissante de données. Ainsi, les sources de données issues des équipements embarqués et des réseaux de capteurs sont de plus en plus complétées par des services de télédétection spatiale ou aérienne (avion, ULM, drones). Et les outils d’aide à la décision sont fréquemment mis à la disposition des utilisateurs à l’aide de plateformes accessibles sur internet, voire sur les terminaux portables (téléphones et tablettes). Cette question des données est cruciale : comment et par qui sont-elles collectées, comment sont-elles traitées et stockées, qui en possède les droits de propriété intellectuelle et d’exploitation commerciale ?

Ces différentes évolutions engendrent des changements conséquents dans l’activité agricole et les différentes composantes de sa durabilité, avec une certaine ambivalence.

  • Du point de vue économique, l’automatisation voire la robotisation de tâches entrainera une diminution du temps de travail et donc une augmentation de la valeur ajoutée produite par travailleur. Pour les agriculteurs, tout dépendra alors de la façon dont ce surplus sera réparti entre les différents acteurs, et notamment la part relative qui reviendra aux industries d’amont, avec le risque d’une dépendance économique et technologique accrue vis-à-vis de ce secteur.
  • Du point de vue social, la diminution de la pénibilité du travail est une avancée indéniable, le revers de la médaille étant la poursuite d’une diminution du nombre d’agriculteurs, ce qui peut entrainer des impacts différenciés sur les territoires selon que l’on se trouve dans des régions où les agriculteurs représentent une part déjà très faible ou au contraire forte de la population active. Le degré d’autonomie des agriculteurs vis-à-vis de leur environnement socio-économique est également susceptible de se réduire un peu plus avec le recours à large échelle de ces technologies.
  • Du point de vue environnemental, les technologies du numérique ouvrent la voie à une utilisation beaucoup plus précise de certains intrants, et rendent possible la substitution de pratiques coûteuses en énergie par des pratiques plus économes, dans une perspective agroécologique. S’agissant des intrants et ressources, les technologies du numérique en agriculture sont soumises aux mêmes problématiques que dans les autres secteurs, à savoir la rareté des matières premières des composants électroniques et des batteries. L’enjeu à plus long terme pour les agronomes est de savoir si ces technologies seront capables de favoriser les régulations biologiques potentielles intrinsèques des agroécosystèmes, ou si elles se déploieront plutôt comme une gamme de solutions techniques standardisées, moins directement en prise avec les conditions locales.

Dans tous les cas, ces technologies interrogent l’évolution de la diversité des agricultures, et se répercutent sur la façon de travailler des agronomes des différents métiers.

Plusieurs aspects pourront ainsi être abordés dans le numéro :

  • Tout d’abord, un premier axe rassemblera des textes permettant un état des lieux des changements dans les pratiques des agriculteurs, des agronomes du développement et des enseignants en lien avec la transition numérique.
  • Un second axe visera à éclairer les agronomes sur les scénarios d’évolution dans les activités agricoles, du fait de nouvelles connaissances inédites produites par les données massives, des nouveaux agroéquipements connectés et des services numériques innovants.
  • Enfin, un troisième axe portera sur le rôle et la place des agronomes des différents métiers dans cette transition numérique, avec pour conséquences, d’une part les nouveaux besoins de compétences des agronomes actuels et à venir, et d’autre part les partenariats pluridisciplinaires et/ou pluri-métiers à envisager pour une agronomie en phase avec les changements à venir.

Les textes attendus peuvent être soit des articles scientifiques de portée générale, soit des contributions plus directement en prise avec l’évolution concrète des systèmes et des pratiques (débats, entretiens, témoignages, points de vue, controverses). Les contributeurs peuvent être autant des agriculteurs pour des témoignages et réflexions sur l’évolution de leurs pratiques, que des ingénieurs et techniciens en charge de construire des voies d’adaptation de diverses formes d’agricultures, ou encore des chercheurs impliqués dans cette problématique.

Recommandations aux auteurs : http://www.agronomie.asso.fr/carrefour-inter-professionnel/evenements-de-lafa/revue-en-ligne/pour-les-auteurs-mise-a-jour-30042012/

Les échéances :

  • Manifestations d’intérêt attendues pour le 10 décembre 2017 consistant en un résumé d’une demi-page à envoyer à olivier.rechauchere@inra.fr
  • Date limite pour l’envoi de la première version des textes après validation par le comité de numéro : 01/02/2017

Contact : aes@supagro.fr

(1) http://agronomie.asso.fr/carrefour-inter-professionnel/evenements-de-lafa/debats-lors-des-ag/agronomie-et-revolution-numerique-mars-2017/